Les 10 commandements du podcasteur

A suivre si vous voulez éviter d’être aussi mauvais que moi

Il y a 5 ans que j’ai publié mon 1er podcast sur le site Trendastic. L’idée germait dans ma tête depuis plusieurs mois mais j’avais beaucoup de mal à démarrer, je ne savais juste pas par où commencer.

Pourtant cela faisait 7 ans que j’écrivais sur mes blogs, donc la prise de parole en ligne m’était assez familière mais — même s’il y a de vraies ressemblances — un Podcast ne ressemble en rien à un blog.

Avec le recul je pense avoir été un podcasteur médiocre mais j’ai énormément appris.

Voici donc les 10 conseils à suivre si vous souhaitez éviter les pièges dans lesquels je suis tombé.

1 – Équipé, tu seras

Pour écrire en ligne vous avez besoin d’une plateforme en ligne (wordpress, blogger, medium,…) et d’un clavier ! Autant dire le setup est basique et vraiment à la portée de tout le monde. 
En revanche, enregistrer un podcast demande beaucoup plus d’éléments:

• Une application pour converser en ligne type Skype ou Hangout,(sauf si vous enregistrez un monologue)
• Une application pour enregistrer la conversation (j’utilise Skype Call recorder pour Mac mais si vous avez un PC je vous recommande Pamela). Notez que je n’ai trouvé aucune bonne application gratuite.
• Une application pour éditer la piste audio car non vous n’allez jamais enregistrer en “one shot” sans aucune coupure (Audacity est la référence en freeware).

Ça, c’est pour la partie logicielle, reste la partie matérielle tout aussi indispensable:

• Disposer d’un micro de qualité (à défaut le casque de l’iPhone est étonnamment un bon début)
• Enregistrer sur une machine silencieuse au risque de ne pas entendre votre voix derrière le ventilo

Puis une connexion Internet stable et de qualité. C’est bête à dire mais si vous pouvez survivre à une coupure de connexion en rédigeant un article de blog, avec un podcast cela ne pardonne pas. Votre connexion doit être impeccable !

Mine de rien, trouver ces applications, les prendre en main et être à l’aise avec toute la chaîne c’est tout un setup qui prend du temps.

→ Mon conseil : faire un épisode test pour tester tous les outils et l’intégralité du process.

2 – Régulier, tu seras

C’est certainement le point sur lequel j’ai le plus péché.

Peut-être plus encore qu’un article, un podcast est attendu, c’est un rendez-vous avec l’auditeur. Et un rendez-vous cela ne se manque pas, cela ne se décale pas et cela se respecte. Peu importe la fréquence, qu’elle soit hebdomadaire ou mensuelle du moment qu’elle est respectée…

Ne pas être régulier est une trahison, je sais je l’ai souvent été or la régularité d’un podcast est certainement sa plus grande marque de sérieux. Je vois en tant qu’auditeur ma déception quand un des podcasts que je suit n’est pas publié la semaine où il devait sortir.

→ Fixez-vous une fréquence que vous pouvez assumer en fonction de vos contraintes et celles de l’équipe. Si le sujet le permet, enregistrer 2–3 épisodes d’un coup, c’est plus simple pour gérer la régularité.

3 – Préparé tu seras

Là aussi j’ai parfois fauté.

Voulant absolument respecter le 2ème commandement — à savoir la régularité il m’est parfois arrivé de maintenir l’enregistrement d’un podcast alors qu’objectivement je ne l’avais pas assez préparé. Tout au plus j’avais 2–3 bullets points à développer. Ce qui ne fait pas illusion très longtemps. Un podcast doit être structuré, ne pas donner l’impression d’être une succession d’improvisations et de “heu…”

Préparer un podcast c’est aussi s’assurer de la disponibilité des différents intervenants et c’est loin d’être simple.

→ Mon conseil: Préparer toujours un podcast. Si ce n’est pas le cas, reportez-le ou, si vous ne pouvez pas, réduisez en la durée.

4 – Accompagné, tu seras …De préférence

Si vous regardez bien, rares sont les podcasts à une seule personne. Cela ne doit rien au hasard et il y a plusieurs raisons à cela :

• Il est plus agréable d’écouter une conversation qu’un monologue
• C’est beaucoup plus dynamique en termes de rythmes
• Cela apporte une richesse des points de vues et expériences

L’avantage d’être seul c’est de n’être dépendant de personne pour enregistrer, en revanche question rythme il vaut mieux être particulièrement doué car sinon le risque d’endormir votre audience est réel.

5 – Éditer ton podcast tu n’oublieras pas

On peut penser qu’un podcast n’est qu’une longue discussion mais ce n’est pas le cas. Pour donner du rythme, il vous faudra: mettre un générique de début, découper en section (avec parfois des jingles) couper les extraits inutiles comme les discussions avant et après l’enregistrement, supprimer les coupures quand une des personnes a eu un souci de connexion, Bref il y a un vrai travail de montage à ne pas négliger qui fait que le temps nécessaire à produire un podcast ne s’arrête pas à la durée de l’enregistrement.

→ Mon conseil: Ne pas hésiter à faire des pauses entre les sections, cela facilite le montage.

6 – iTunes tu cajoleras

iTunes est au podcast ce que Google est à un site Internet.

À savoir l’endroit qui vous donnera le plus de visibilité et sur lequel vous vous devez d’être présent. Seulement contrairement à Google, votre podcast ne va pas atterrir tout seul sur la plateforme d’Apple.

Vous allez devoir l’inscrire, mettre une belle vignette, respecter les guidelines d’iTunes et faire la chasse aux notations qui détermineront le positionnement de votre podcast dans le top.

Il existe bien sûr d’autres plateformes comme Soundcloud ou Google Play, mais ne pas être sur iTunes c’est comme ne pas être sur Google. Vous vous coupez de 95 à 99% de votre audience potentielle.

→ Mon conseil : faciliter l’abonnement via iTunes sur vos Supports de diffusion (réseaux sociaux, site internet) et encourager les auditeurs à laisser des notes/commentaires.

7 – Tes notes, tu partageras

Les notes sont la matière première du podcast. C’est la synthèse des thèmes que vous allez évoquer, les liens vers les produits dont vous allez parler ou les articles de blogs auxquels vous faites référence.

Combien de fois j’entends parler d’une application, d’un article ou d’un livre en écoutant un podcast alors que je conduis. Le fait de savoir que les notes sont disponibles à tout moment est un vrai plus et c’est aussi un moyen d’amener des gens sur votre site.

Un excellent exemple à suivre est celui du site ProBlogger qui édite chaque semaine un épisode de son podcast. Un soin particulier est fait aux notes de celui-ci et l’auteur Darren Rose répète plusieurs fois dans l’émission le lien vers les notes. Et la structure de ce lien est si simple qu’on “sait” où se trouveront les notes même si on n’a pas écouté le podcast !

A titre d’exemple, voici le lien vers les notes de son dernier podcast (130 étant ici le numéro du podcast): http://problogger.com/podcast/130/

→ Mon conseil : Mettez un maximum d’info dans le flux iTunes (références, notes,…) car cela rend les notes disponibles directement dans l’application de Podcast de votre auditeur.

8 – La distribution tu n’oublieras pas

On pourrait penser que le travail sur votre podcast s’arrête au moment ou on le publie. Cela serait le cas si vous avez 100% de votre audience abonnée à votre podcast et ayant activé les paramètres pour être notifié de tout nouvel épisode.

Il n’en est rien.

Tout comme un article de blog, vous allez devoir communiquer sur la sortie de ce nouvel épisode, pas les moyens en votre possession: twitter, Facebook, article dédié, … En relançant plusieurs fois les jours suivant la mise en ligne. Car contrairement à un article en ligne, votre épisode a souvent une durée de vie limitée …Jusqu’à la sortie du prochain épisode.

Pas vraiment de long tail comme on peut l’observer sur les sites, peu de personnes tomberont sur votre épisode d’il y a 1 an en ayant envie de l’écouter (ce qui arrive fréquemment avec un article grâce à Google).

Autant dire que les jours de votre épisode sont comptés. Miser tout dessus.

→ Mon conseil : avoir un worflow de communication précis à dérouler à la publication de chaque nouvel épisode. Genre:

• Jour J: iTunes + blog post + Twitter + newsletter
• J+1: Poster le lien vers le podcasts en commentaires d’articles qui traitent du même sujet.
• J+2: relances planifiées sur Twitter (matin et soir)
• J+4: rappel de la sortie du podcast sur Twitter.

Les 2 derniers commandements concernent plus particulièrement le feedback nécessaire à l’amélioration du podcast.

9 – Les stats tu étudieras

On le sait assez peu mais il existe plusieurs outils permettant de mesurer le succès d’un podcast.

Celui que j’utilise depuis le début est Blubbry, une solution très complète spécialisée dans le podcast qui gère notamment les analytics de chaque épisode.

On peut savoir le nombre de téléchargements par jour, par support, où sont les auditeurs par quel moyen ils arrivent sur votre podcast.

C’est très précieux car cela vous aide à savoir :

• Si votre podcast a une audience et comment elle progresse
• Quels sont les épisodes qui ont le mieux fonctionné
• Quelle plateforme utilise vos auditeurs pour vous écouter (cela peut être utile pour savoir comment s’affichent vos notes sur telle application.

Bien sûr cela ne vous aidera pas à savoir exactement ce qui plaît à votre audience et surtout vous n’aurez que des chiffres.

C’est la raison pour laquelle une analyse plus qualitative de votre audience est essentielle.

10 – Ta communauté tu développeras

Pour développer votre audience, vous devrez tisser un lien avec votre communauté. Cela peut prendre plusieurs formes:

• Echanger en commentaires de l’article de blog qui héberge votre podcast
• Poser des questions avant l’enregistrement sur Twitter et y répondre dans le sondage
• Proposer de participer en live à l’enregistrement
• Faire des rencontres IRL pour échanger de vive voix avec des auditeurs

Connaître son audience permet de savoir quels sont les thèmes qui sont les plus appréciés, si votre podcast est de qualité, ce qu’il faut garder ou changer dans la formule…

Vous l’aurez compris, lancer et maintenir un podcast ne se limite pas à tenir 1h à parler à un micro. C’est une discipline bien plus contraignante et exigeante que de tenir un blog…et c’est probablement pour cela que j’ai échoué. Sur un site vous pouvez adapter votre rythme à vos autres activités et à votre disponibilité. Avec un podcast, vous devez changer l’ordre de priorité.

Je ne sais pas si j’enregistrerais à nouveau un podcast, mais j’ai apprécié l’expérience. Comme pour un dîner, c’est peut-être plus simple d’être juste invité…